Dans un éclair de lucidité, Winston s'est surpris à brailler avec les autres, et à cogner le barreau de sa chaise du talon. Le plus atroce dans ces Deux Minutes de Haine, ce n'est pas qu'on soit obligé d'y participer mais tout au contraire qu'on ne puisse s'empêcher d'y adhérer. Au bout de trente secondes, plus besoin de faire semblant. Une extase abjecte où se mêlent la peur et la vindicte, un désir de tuer, de fracasser les crânes à coup de gourdin semble parcourir le groupe...